Depuis une semaine, le journaliste Trésor Kamavu, collaborateur du média en ligne Okapinews.net, est détenu au cachot de l’auditorat militaire de garnison de Beni, sans qu’aucune raison officielle ne soit communiquée.
Kamavu avait quitté Goma pour se rendre à Kinshasa en transitant par Entebbe (Ouganda). Son voyage s’est interrompu à Beni, où il devait obtenir un nouveau tenant lieu de passeport. En effet, les documents délivrés à Goma, sous occupation des rebelles du M23, sont refusés ailleurs en RDC. C’est alors qu’il a été interpellé par les services de renseignements militaires, longuement interrogé, puis incarcéré.
Jusqu’à présent, ni Journaliste en Danger (JED) ni l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) n’ont obtenu d’explications sur cette arrestation. Ce silence renforce l’inquiétude des journalistes travaillant encore dans les zones sous occupation du M23, notamment à Goma et Bukavu. Déjà exposés à des risques sécuritaires, ils craignent désormais d’être pris pour cible lorsqu’ils se déplacent ou couvrent des sujets sensibles en territoire sous contrôle de l’armée régulière.
Le cas de Kamavu s’inscrit dans une tendance préoccupante : plusieurs citoyens venant des territoires occupés ont été arrêtés ou empêchés de voyager, soupçonnés de collaboration avec l’ennemi. Cette situation constitue une atteinte grave à la liberté de la presse et à la libre circulation des citoyens congolais.
Les organisations de défense des droits de la presse et des droits humains appellent les autorités à clarifier les motifs de cette détention et à garantir la protection des journalistes exerçant dans ces zones de conflit.